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Michel Blanc

Don't look back. You`re not going that way.

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Laugavegur

Généralités

C’est le trek le plus couru en Islande. Le Laugavegur est très peuplé. Vous y croiserez sans problème une bonne centaine de personnes par jour. Mais c’est vraiment magnifique, donc pas d’hésitation.

Difficulté

A Morinsheidi, en descendant sur Þórsmörk. Pluie, brouillard et chemins escarpés font parfois équipe pour vous pourrir la vie

Le trek est entièrement balisé par des piquets, et il est presque impossible de se perdre, sauf… les jours de brouillard, ou ça peut devenir délicat. Par ailleurs, les moutons sont joueurs et ont parfois tendance à creuser des petits sentiers trompeurs. Il y a deux passages délicats en descendant de Fimmvörðuháls vers Þórsmörk, mais à part ça, aucun problème. En prenant les étapes les unes après les autres, n’importe qui à peu près en forme devrait arriver au bout. En cas de souci, on est jamais à plus d’une étape d’un bus.

Parcours

Téléchargez le tracé au format :

Etapes

Liste

D+ et D- donnés pour le sens S-N; inversez si vous faites le parcours N-S.

Etape Distance D + D -
Skogar-Fimmvörðuháls 13.2 983 52
Fimmvörðuháls-Þórsmörk 10.4 213 988
Þórsmörk-Emstrur 15.9 730 440
Emstrur-Alftavatn 18.2 392 368
Alftavatn-Hraftinnusker 10.3 634 144
Hraftinnusker-Landmannalaugar 10.0 273 679
Total 78.0 3225 2671

Beaucoup de gens ne font pas le tronçon Skogar-Þórsmörk (je ne suis pas sur que « techniquement » parlant, ce tronçon fasse partie du Laugavegur). Dommage, c’est très beau (probablement assez éprouvant dans le sens nord-sud). A vous de voir en fonction de votre temps, de votre forme et votre expérience.

Dans quel sens ?

L’éternelle question. Pour moi, c’est sud-nord, sans aucun doute. Ne serait-ce que parce que les bains chauds sont à l’arrivée. Il y a du ravitaillement à Landmannalaugar (à Skogar un peu, et pas à Þórsmörk).

Ça a tout de même quelques inconvénients : les plus beaux points de vue sont derrière (il suffit de se retourner de temps en temps) et on croise plus de monde (la plupart des gens font nord-sud). Pour ce dernier point, un conseil: préparez tout votre matos la veille pour percuter tôt la matin et partir dès que possible. Vous ferez alors la plus grande partie de l’étape sans croiser personne.

Doubler les étapes ?

C’est possible. Certains doublent toutes les étapes. Elles sont courtes, donc, pourquoi pas. Enfin si, pourquoi ? Si vous venez pour l’exploit sportif, c’est dommage. L’étape qui me parait la plus longue est Þórsmörk – Emstrur. Elle est un peu dure à doubler me semble t’il. Le kilométrage ne paye pas de mine, mais les petites collines de votre carte sont bien plus raides que ce que vous imaginez, ne les sous estimez pas…

Progression

Exposition, Terrain instable

Pour le peu que j’ai vu en Islande, le terrain est globalement instable. Les rochers s’effritent, ça s’éboule, les pentes glissent, la mousse cache des trous, bref, regardez ou vous mettez vos pieds. Certains chemins sont indiqués sur des cartes, mais ne sont pas recommandés. Je pense en particulier au sentier en balcon au sud d’Uxatindar plutôt flippant, en particulier quand il pleut. A éviter… Il y a un ou deux passages légèrement exposés en descendant de Fimmvörðuháls vers Þórsmörk. Rien de bien méchant toutefois. Si on évite de tomber pile poil à ce moment, pas de problème :)

Névés

Vous croiserez des petits névés en route. Pas de quoi chausser des crampons, mais là aussi, il faut être vigilant. Le plus gros risque survient quand le névé est en fond de cuvette et est creusé par un cours d’eau (très fréquent en zone géothermique). Le risque de passer au travers est très présent et augmente dans la saison, soyez donc prudents, n’hésitez pas à faire un détour. Le risque est réel (des drames sont arrivés) et si on a la chance de ne se faire qu’une cheville, c’est terminé pour la rando.

Gués

Pour traverser les gués, il faut impérativement défaire la ceinture ventrale du sac-à-dos : si vous partez à l’eau, ça vous permettra de vous débarrasser du sac avant qu’il ne vous fasse couler. A cet effet, les Islandais recommandent d’ailleurs de quitter une bretelle… mais ne le font pas. C’est vrai qu’en théorie ça permet de se libérer encore plus facilement, mais ça pose tout de même de sérieux problèmes d’équilibre.

Il faut traverser à l’endroit le plus large : le courant est moins fort et c’est moins profond. Quand à la position, les avis divergent : certains légèrement tourné vers l’amont (un peu face au courant), d’autres disent vers l’aval. Personnellement je me sens plus en équilibre en résistant de face au courant, donc je traverse en dévers en remontant légèrement le courant. David (BigFoot) semble faire pareil, ce qui est plutôt bon signe. A vous de tester et de choisir votre méthode !

Dans tous les cas, ne traversez pas pieds nus (j’en ai vu…). Prenez des Crocs (ou des clones), ça ne pèse presque rien, et ca vous permet de vous balader dans les campings en vous aérant les pieds sans remettre vos pompes de marche qui daubent. De mon coté j’ai pris une taille au dessous, ca serre un peu, mais c’est plus stable dans les gués et je risque moins de les perdre… On peut aussi bricoler un système de strap avec du velcro qui, d’après ceux qui ont essayé, donne entière satisfaction. En tout cas, ne faites pas ça pieds nus, c’est débile. Vous ne voulez pas rentrer en bus à cause d’une fracture d’orteil ou d’une coupure sous le pied.

Certains mettent des néoprènes en plus. Ça me parait un peu overkill vu que ça met quand même un certain temps à chauffer. Les gués (du Laugavegur) étant très courts, je ne vois pas trop l’intérêt.

Il y a pas mal de gamberge ici et là sur des systèmes plus rapides à mettre en œuvre qu’un déchaussage / séchage / chaussage. Par exemple des sur-bottes, sacs poubelles (durée de vie ?)… attention avec ces systèmes à la prise supplémentaire offerte au courant (Olivier en parle d’ailleurs). Les Islandais que j’ai vu font comme tout le monde : ils quittent leur pompes et mettent d’autres chaussures pour traverser. A bon entendeur.

L’équipement

Vétements

Autant vous faire à l’idée: vous aurez de la pluie.

Quoi que vous fassiez, sauf si vous êtes verni, vous serez mouillé. Même avec une Goretex sous un poncho intégral (sac + moi), j’ai fini à torde un jour de pluie avec vent de face. Prévoyez donc du change, faites sécher dès que l’occasion se présente (soleil, vent, chauffage) et économisez 400g de poncho.

Laissez tomber les sursac (pour sac à dos) soi disant étanches. C’est étanche 1/2 heure. Après, c’est fini. Rien ne vaut un bon sac poubelle de 100L de jardinage qui fera office de doublage intérieur pour votre sac à dos. C’est moins lourd et beaucoup plus efficace. C’est un peu plus fragile, mais 1 sac pour deux semaines ça devrait faire l’affaire.

Sac de couchage

Votre sac de couchage, c’est un équipement de survie, c’est votre dernier refuge. Il faudra se débrouiller pour le garder au sec. Toujours. Prenez un sac de compression étanche, type Dry Sack pour mettre votre sac à l’intérieur, et le Dry Sack dans un sac poubelle dédié.

Les avis divergent sur le choix duvet / synthétique. De mon coté, je n’ai jamais eu de problème d’humidité avec mon sac en plumes. Même humide après la condensation de la nuit, je le fourrais dans le DrySack et l’humidité se répartissait dans tout le sac, qui séchait ensuite en un clin d’oeil dès que je le sortais au vent. Je trimballe mon petit Astazou de chez TZ depuis quelques années, et, même s’il a quelques défauts, je ne partirai pas sans lui.

Sur les performances du sac, un -5°C / -10°C me semble l’idéal pour une personne normalement constituée qui ne veut pas dormir habillée. Ajustez en fonction de votre capacité à supporter le froid.

Vous pouvez avoir des températures négatives même en été, donc à vous de voir en fonction de votre vécu avec votre duvet.

Tente

Prenez une tente qui résiste au vent si vous ne voulez pas aller chercher votre double toit au Groenland. Si vous n’aimez pas les compromis et que vous avez les moyens: Hilleberg.

Après vous avez toute une gamme de jouets chez d’autres fabricants.

Un Islandais m’avait dit en plantant la tente : « Always prepare for the worst ». J’ai fini par me rendre compte qu’il avait bien raison… Alors haubanez votre tente, même s’il fait beau, ça vous évitera de devoir sortir du duvet pour aller chercher des cailloux au milieu de la nuit avec 3° et 20 m/s de vent.

Prévoyez des sardines type cornières ou Y. Perso, je préfère de bonnes cornières larges plutôt que des Y. Le sol est souvent très meuble. Marteau inutile, on enfonce généralement à la main, et il y a toujours un caillou pas loin.

Liste de matériel

  • 2010 : à retrouver
  • 2011 : à venir
  • 2013 : quelle liste ?

Quelques autres listes :

Et toutes les autres

L’eau

Traiter ou ne pas traiter ? Et comment ? Gros dilemme… En 2010, après l’éruption de l’Eyjafjallajökull, la question en se posait pas trop : il était préférable de filtrer dans le sud à cause des cendres. En 2013, pareil avec le Grimsvotn.

Après, dans d’autres circonstances, je ne suis pas sûr. L’eau est claire dans la plupart des cas. Les Islandais avec qui j’ai marché buvaient sans aucun traitement ou filtrage. Par contre, la pompe s’avère pratique dans des endroits ou la profondeur du cours d’eau est faible : on plonge le tuyau dans le filet d’eau et hop ! Donc c’est une question de choix. Le bétail est présent, mais très dispersé, le risque de contamination est probablement très faible (il provient certainement plus de la fréquentation des randonneurs que du bétail d’ailleurs).

Dans le doute, quelques pastilles de Micropur ne pèseront pas très lourd dans le sac et permettront d’avoir l’esprit tranquille. Et une pompe ce n’est pas bien lourd non plus. Ma Katadyn Mini Ceramic fait 250g (je vois d’ici les MUL froncer du sourcil).

En résumé, je n’ai traité que la première fois. Jamais ensuite. En puisant dans de l’eau courante, qui descend des collines, et à l’écart du bétail et des sentiers, aucun souci.

Attention si vous allez à Fimmvörðuháls : il n’y a pas d’eau en haut. Il est possible de faire fondre de la neige mais c’est aléatoire (je ne parle même pas de l’état de la neige après l’éruption, remplie de cendres) et ça pompe sérieusement sur le gaz (le votre, ou celui du refuge). Donc il faut arriver avec ses réserves que l’on peut faire pendant la première partie de la montée (en venant du sud, et la Krossa en venant du nord). Tant que l’on parle de ce refuge, si vous y allez, proposez au warden de lui redescendre quelques déchets dans la vallée, ça fait toujours plaisir.

Si vous avez un « dépôt de bilan » à faire, éloignez vous le plus possible des cours d’eau (faites un trou, brûlez le PQ et rebouchez). Les suivants vous remercient… Le mieux est bien sûr de ramener, mais cela demande une organisation sans faille… et surtout, d’ajouter quelques centaines de grammes (je parle des contenus, avec le contenant, ça peut chiffrer encore plus) au sac à dos.

Autres infos

Le site de référence, c’est celui de Dieter. Tout y est… mais malheureusement presque exclusivement en allemand.

Olivier à plein d’infos sur le matériel chez lui (en version MUL).

David (a.k.a. BigFoot) a vu du pays, et vous en parle sur son blog.